Le déjeuner sur l'herbe d'Edouard Manet - Analyse

L'œuvre d'Edouard Manet le Déjeuner sur l'herbe désigne un tableau qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive. Il est accusé d'avoir violé toutes les règles de l'académisme en peinture.

Il a été exposé en 1863 au Salon des Refusés. Ce tableau constitue l'une des pièces d'art très connues en France et dans le monde.

Que peut-on retenir de ce chef d'œuvre à scandale?

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Un déjeuner inaccoutumé

L'artiste avait réussi à choquer tout le grand Paris avec son tableau.

Vers la fin du 19ème siècle, il dévoile le déjeuner sur l'herbe vu comme une vulgarité à l'époque.

Dans un décor théâtral et certainement fictif, l'auteur peint 4 personnages qui partagent un moment unique autour de mets. Ils profitent en réalité d'une quiétude en plein cœur des bois.

Le corps dénudé d'une jeune dame assise attire le regard d'autant plus qu'elle est entourée de 2 hommes.

Le contexte à l'époque était consacré à la mise en lumière de la féminité à travers la mythologie et les allégories.

L'artiste profite de l'occasion pour dévoiler un certain décalage entre le message véhiculé et les réalités de son époque.

L'auteur s'est pourtant inspiré de deux œuvres du Louvre : la gravure de Raphaël "le jugement de Pâris"  (pour la disposition du groupe central) et Le Concert champêtre du Titien de Giorgione (pour le sujet). Le tableau est gardé à Paris au Musée d'Orsay après la donation du 1906 du collectionneur Étienne Moreau-Nélaton.

Le déjeuner sur l'herbe : un tableau énigmatique et à scandale

Ce tableau donne à première vue l'impression que le spectateur n'est qu'un intrus. Les 2 hommes en mode parisienne sont dans l'herbe en compagnie d'une dame complètement nue.

Les restes de leur déjeuner apparaissent dans un coin du tableau avec des vêtements.

L'homme placé à droite parle aux 2 autres qui l'ignorent.

La dame a un regard perçant sur le spectateur.

Une autre femme au fond du tableau prend un bain dans la rivière.

L'artiste s'est servi de Victorine Meurent, son modèle favori pour la dame qui se baigne.

Ferdinand Leenhoff, le beau-frère de Manet est placé à gauche du tableau comme la figure masculine alors que Eugène, son petit frère est l'homme placé à droite.

Il pointe son doigt en direction de Meurent.

Le tableau est une huile sur toile ayant comme dimensions 2,08 m de haut et 2,645 cm de large.

Ces dimensions imposantes font penser à une reproduction de faits nobles ayant une connotation religieuse, historique ou même mythologique.

Une telle reproduction de la scène de vie quotidienne avec de pareilles dimensions rompt bien évidemment avec la tradition.

C'est d'ailleurs ce qui déclencha une véritable controverse à l'époque. En effet, la présence de la femme nue au milieu des hommes habillés choque et les habituels dégradés de l'époque sont délaissés pour laisser plutôt place à des contrastes entre ombre et lumière.

De plus, la perspective, la profondeur est absente de l'œuvre et les personnages ne semblent pas peints mais esquissés.

Cette œuvre ne respecte donc pas les conventions de l'époque, voilà pourquoi elle a beaucoup fait parler d'elle.

Une œuvre entre un écart du réel dans l'exécution et décadence dans le style

La facture et le style du tableau choquent les critiques et le public.

Le paysage esquissé fait penser à un décor fictif.

Toutes les lois de la perspective ne sont pas respectées. En principe, la femme placée en arrière-plan aurait été plus petite.

Les contrastes de couleurs et de lumière sont préférés aux dégradés.

Cela donne l'effet que les personnages ne sont point bien intégrés au niveau de la composition artificielle.

L'auteur a laissé apparaître dans la foulée des coups de pinceau.

Il rappelle à travers la juxtaposition de fruits de différentes saisons l'illusion d'une scène à ne pas interpréter au premier degré.

artiste peintre

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